En solo, à l' épreuve d'une surface glissante...
Le danseur et chorégraphe Pierre Bolo se met à l’épreuve dans un solo.
La scène recouverte d’une surface glissante, le danseur est « motile », le corps cherche un nouvel
équilibre.
Un tel sol est un emblème, une nécessité, parfois un manque, en tous cas, une indéniable singularité
pour la danse hip hop.
Alors le vocabulaire chorégraphique est axé sur des pas qui « glissent »
Les chaussures, les mains, le dos, les genoux, la tête…
Ces « slides » sont comme la source d’une corporalité, mettant en valeur certains effets de la
danse au sol et/ou debout. Ils peuvent être considérés comme des fondamentaux de la danse
hip hop mais sont rarement l’intention première d’une création chorégraphique : or, il s’agit ici du
concept premier.
Mais quelles en sont les limites physiques et quel sens peut on y préter ?
Et la chute dans tout ça ?
Glisser, patiner, effleurer, tourner, perdre l’équilibre, déraper parfois…
Tomber ou ne jamais tomber, chuter, s’affaler…
Esquiver, se faufiler, s’insinuer dans une apparente maîtrise, s ’abandonner,
se dérober peut-être, éluder de tout son être.
Il est aussi question d’adhérence, de socle, de racine, de prise au sol, de passer
sensiblement, légèrement, graduellement d’ un état de corps à une autre, d’un
personnage à un autre, à travers les émotions, de glisser dans le temps…